Aller au contenu

Page:Stirner - L’Unique et sa propriété, trad. Reclaire, 1900.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

c’est à l’Homme qu’il accorde la liberté de la presse.

C’est justement sous le prétexte que cela n’est pas humain qu’on m’a enlevé ce qui est à Moi ! Et on m’a laissé ce qui est à l’Homme.

La liberté de la presse ne peut produire qu’une presse responsable. Une presse irresponsable ne peut naître que de la propriété de la presse.



Les relations des hommes entre eux sont régies, pour tous ceux qui vivent religieusement, par une loi formelle dont on peut bien parfois, au risque de pécher, négliger l’observation, mais dont on ne s’aviserait jamais de nier la valeur absolue. C’est la loi de l’Amour, loi avec laquelle ceux-là mêmes qui semblent combattre son principe et qui haïssent son nom n’ont pas encore su rompre ; car à eux aussi il reste de l’amour, leur amour est même plus profond et plus pur : ils aiment l’Homme et l’Humanité.

Si nous tâchons de formuler le sens de cette loi, nous dirons à peu près : Chaque homme doit tenir quelque chose pour plus que lui-même. Tu dois oublier ton « intérêt privé » dès qu’il s’agit du bonheur des autres, du bien de la Patrie ou de la Société, du bien public, du bien de l’humanité, de la bonne cause, etc. ! Patrie, Humanité, Société, etc., doivent être pour toi plus que toi-même, et ton « intérêt privé » doit s’effacer devant leur intérêt ; car il ne faut pas être un — égoïste !

L’Amour est un commandement religieux d’une grande portée ; il ne se borne pas à l’amour de Dieu et des hommes, mais il préside à tous nos rapports. Quoi que nous fassions, pensions et voulions, toujours l’amour doit faire le fond de nos actions, de nos pensées et de nos désirs. Il nous est bien permis de juger, mais nous ne devons juger qu’avec amour. On peut certainement critiquer la Bible, et même