Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/198

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autres, de même que c’est seulement si vous êtes patriotes, que vous pouvez comme patriotes vous comprendre. » Parfait ! Et moi je réponds : « C’est seulement si vous êtes uniques que vous pouvez comme tels avoir des rapports ensemble. »

C’est précisément le critique le plus impitoyable qui se trouve le plus rudement frappé par la fatalité de son principe, tandis qu’il se débarrasse de tous les exclusivismes les uns après les autres, cléricalisme, patriotisme, etc. Il résout tous les liens les uns après les autres, se sépare du clérical, du patriote, etc., tant qu’enfin, ayant fait éclater tous les liens, — il reste seul. Il doit exclure précisément tous ceux qui ont quelque chose d’exclusif, de privé, et que peut-il y avoir de plus exclusif, que la personne elle-même, l’unique !

Ou bien pensez-vous qu’il voudrait mieux que tous fussent « hommes » et abandonnassent l’exclusivisme ? justement parce que « tous » signifie « tout individu » il reste là la plus flagrante des contradictions, car l’individu est l’exclusivisme même. Si l’« humain » ne laisse plus rien de privé ou d’exclusif à l’individu, s’il ne lui laisse aucune pensée ou folie privée, s’il le dépouille de tout à son nez à sa barbe, si sa haine pour tout ce qui est privé est absolue et fanatique, s’il ne connaît pour lui aucune tolérance, parce que toute chose privée est inhumaine, sa critique cependant ne peut abolir la personne privée elle-même, car la dureté de la personne individuelle lui fait obstacle et il doit se contenter d’annoncer cette personne comme personne privée, et de lui rendre réellement tous ses attributs privés.

Que va faire la Société qui ne se préoccupe plus du privé ? Le rendre impossible ? Non, mais « le subordonner à ses intérêts et, par exemple, laisser à la volonté