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II


LE PROPRIÉTAIRE


Puis-je par le libéralisme parvenir à Moi et à ce qui est Mien ?

Qui donc le libéral considère-t-il comme son égal ? L’homme ! Sois seulement homme — et tu l’es certes — le libéral te nomme son frère. Il s’inquiète très peu de tes opinions et divagations personnelles, s’il peut apercevoir « l’homme » en toi.

Mais comme il s’inquiète peu de ce que tu es comme être privé, et même, s’il est strictement conséquent avec son principe, qu’il n’y attache aucune importance, il ne voit en toi que ce que tu es comme espèce : ce n’est pas toi qu’il voit mais l’espèce, non pas Hans ou Kunz, mais l’homme, non pas l’être réel ou unique, mais ton essence, ton concept, non pas l’être corporel, mais l’esprit.

Hans, tu ne serais pas son égal, parce qu’il est Kunz et par conséquent n’est pas Hans ; comme homme tu es la même chose qu’il est ; et comme, en tant que Hans, tu n’existes pas pour lui, — s’il est vraiment