Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/346

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clairement encore quand ils confèrent cet imperium à la « société de tous ». Ainsi, étant ennemis de l’égoïsme, ils sont chrétiens, ou plus généralement, ils sont religieux, adorateurs de fantômes, sous la dépendance et au service d’un être général quelconque (Dieu, la Société, etc.). Ainsi Proudhon est égal aux chrétiens en ceci que ce qu’il refuse aux hommes, il l’attribue à Dieu. Il l’appelle (par exemple, p. 90 ; Qu’est-ce que la propriété) le propriétaire de la terre. Il prouve par là qu’il ne peut imaginer le propriétaire comme n’existant pas ; en fin de compte, il aboutit à un propriétaire, mais il le relègue dans l’au-delà.

— Ni Dieu, ni l’homme (la société humaine) n’est propriétaire, mais l’individu.




Proudhon (Weitling aussi) croit dire de la propriété la pire des choses en l’appelant un vol. À part la question captieuse de savoir s’il existe contre le vol une objection fondée, nous dirons : L’idée du vol n’est possible que si on laisse subsister l’idée de « propriété ». Comment peut-on voler si la propriété n’existe déjà. Ce qui n’appartient à personne ne peut être volé : on ne vole pas l’eau que l’on puise dans la mer. Par conséquent ce n’est pas la propriété qui est vol, mais c’est seulement par la propriété que le vol est possible. Weitling doit aussi y aboutir car il considère tout comme la propriété de tous. Si une chose est « la propriété de tous » celui qui se l’approprie commet à coup sûr un vol.

La propriété privée vit par la grâce du droit. C’est seulement dans le droit qu’elle a sa garantie. Posses-