Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/494

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On a toujours pensé devoir me donner une destination située hors de moi, si bien qu’enfin on m’a exhorté à revendiquer l’humain, parce que le moi = l’humain. Tel est le cercle magique du christianisme. Le moi de Fichte est aussi le même être extérieur à moi, car chacun est moi, et si ce moi seul a des droits, c’est lui qui est le « Moi », ce n’est pas moi. Mais je ne suis pas un moi, à côté d’autres moi, je suis le moi unique ; je suis unique. Par suite aussi mes besoins, mes actes, bref tout en moi est unique.

Et c’est seulement en qualité de moi unique que je m’approprie tout, c’est seulement comme tel que je me manifeste et me développe. Ce n’est pas comme homme que je me développe, ce n’est pas l’homme que je développe en moi, mais c’est moi, en tant que moi, que je développe.

Tel est le sens de l’Unique.