Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/56

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universel ou aux choses de ce monde appartiennent non seulement à la nature, mais encore tous les rapports dans lesquels l’homme se voit engagé par la nature, par exemple, la famille, la chose publique, bref, les soi-disant « liens naturels ». Alors commence le christianisme avec le monde de l’esprit. L’homme qui se mesure encore en armes en face du monde est l’ancien, le païen, cette catégorie comprend le Juif (comme non-chrétien), l’homme qui n’est plus conduit que par « les joies du cœur » par sa sympathie, sa compassion, — son esprit, c’est le moderne, le Chrétien.

Les anciens, dans leur lutte avec le monde, dans leurs efforts pour délivrer l’homme des liens pesants qui l’enveloppent et l’attachent à autre chose, en vinrent à chercher la dissolution de l’État et à donner la préférence à tout ce qui est d’ordre purement privé. La chose publique, la famille, etc., pris comme rapports naturels sont d’odieuses entraves qui amoindrissent ma liberté spirituelle.


2. — LES MODERNES


« Si quelqu’un est en Christ, il est une créature nouvelle, ce qui était vieux est passé, voyez tout est renouvelé[1] ».

Il a été dit plus haut « pour les anciens le monde était une vérité ». Maintenant nous devons dire « pour les modernes l’esprit fut une vérité » mais sans oublier d’ajouter comme précédemment une vérité dont ils cherchaient à saisir la non-vérité qu’ils sont en voie enfin de découvrir réellement.

  1. Épître aux Corinthiens.