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Page:Strabon - Géographie, trad., Tardieu, tome I, livres I à VI, 1867.djvu/136

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a vu tel lieutenant de Mithridate, à la même place, où durant l’hiver, il avait battu les Barbares dans un combat de cavalerie, remporter l’été, après la débâcle des glaces, une victoire navale et sur les mêmes ennemis. Ératosthène cite même à ce propos certaine inscription relevée dans le temple d’Esculape à Panticapée sur une aiguière d’airain que la glace avait fait éclater :

« Si quelque mortel se refuse à croire ce qui arrive en nos contrées, qu’il jette les yeux sur cette aiguière et il ne doutera plus ; ce n’est pas comme une riche et pieuse offrande, mais comme un témoignage irrécusable de la rigueur de nos frimas que le prêtre Stratios l’a exposée ici. »

Or, s’il nous est déjà interdit de comparer le climat du Bosphore et le climat, plus tempéré pourtant, d’Amisus et de Sinope à celui des contrées que nous énumérions tout à l’heure, à plus forte raison ne saurions-nous établir de comparaison entre ces mêmes contrées et les régions du Borysthène et de l’extrême Celtique, puisque des pays, qu’on s’accorde à placer à 3700 stades au midi du Borysthène et de la Celtique, atteindraient encore à peine à la hauteur d’Amisus, de Sinope, de Byzance et de Massalia.

17. Qu’on s’obstine cependant à adopter les calculs de Déimaque et qu’à ses 30000 stades on ajoute tout le trajet qui reste encore à franchir jusqu’à la Taprobane et aux frontières de la zone torride, trajet qu’on ne peut guère évaluer à moins de 4000 stades, et Bactres et l’Arie se trouvent aussitôt reléguées à 34000 stades de la zone torride, c’est-à-dire à la même distance où le Borysthène, suivant Hipparque, se trouve de l’équateur. En d’autres termes, Bactres et l’Arie sont transportées à 8800 stades au nord du Borysthène et de la Celtique, tout comme l’équateur est à 8800 stades au sud du cercle qui sépare la zone torride de la zone tempérée et qui n’est autre, avons-nous dit, que le parallèle de

1. Voy. p. 194 (note 4) du tome Ier de la traduction française (in-4°) les raisons qui ont porté Bréquigny à supprimer le mot Ίνδιχῆς qui dans tous les Mss. suit le mot Κινναμωμοφόρου.