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Page:Strabon - Géographie, trad., Tardieu, tome I, livres I à VI, 1867.djvu/137

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la Cinnamômophore. Et tandis que nous avons démontré qu’au-dessus de la Celtique, dans cet espace de 5000 stades au plus qui s’étend jusqu’à Ierné, le climat était à peine supportable pour l’homme, il résulterait du calcul de Déimaque qu’il existe sur un parallèle de 3800 stades plus septentrional que Ierné une contrée parfaitement habitable. A ce compte aussi, Bactres serait plus septentrionale, et de beaucoup, que l’entrée de la mer Caspienne ou Hyrcanienne, laquelle entrée, placée comme elle est à 6000 stades de distance du fond de ladite mer et des montagnes de l’Arménie et de la Médie, paraît être pourtant le point le plus septentrional de toute cette côte qu’on peut ranger ensuite sans interruption jusqu’à l’Inde, ainsi que le marque expressément Patrocle, longtemps gouverneur de toutes ces provinces. Notez en outre que la Bactriane s’étend bien encore de 1000 stades vers le nord et qu’au delà les Scythes occupent une contrée plus vaste encore de beaucoup, qui même ne se termine qu’à la mer boréale, et dans laquelle ces peuples, s’ils vivent en nomades, trouvent du moins à vivre. Mais, nous le demandons, comment la chose sera-t-elle possible, si Bactres elle-même se trouve rejetée en dehors de la zone habitable ? Cette distance du Caucase à la mer boréale, en passant par Bactres, peut être évaluée à un peu plus de 4000 stades. Qu’on ajoute ces 4000 stades au nombre de stades calculé depuis Ierné dans la direction du nord, ce sera donc en tout et indépendamment du stadiasme propre d’Ierné une étendue de 7800 stades qu’on aura prise sur la zone ou région inhabitée. Mais négligeât-on les 4000 stades, la partie de la Bactriane contiguë au Caucase se trouverait encore de 3800 stades plus septentrionale que Ierné et plus septentrionale que la Celtique et le Borysthène de 8800 stades.

18. Hipparque nous dit maintenant qu’à la hauteur du Borysthène et de la Celtique le crépuscule règne du couchant au levant pendant toute la durée des nuits d’été, et que le soleil, lors du solstice d’hiver, s’y élève au plus de 9 coudées ; qu’à 6300 stades de Massalia (c’est-à-dire, à l’en croire, encore dans les limites de la Celtique, mais déjà en