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Page:Strabon - Géographie, trad., Tardieu, tome II, livres VII à XII, 1873.djvu/405

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l'autre, les aurait tous ainsi au fur et à mesure livrés par traîtrise (ex apatês) aux coups d'Hercule.

11. Sous le nom de Maeotis, on comprend, avec les Sindi dont nous venons de parler, les Dandarii, les Torètes, les Agri, les Arréchi, voire les Tarpètes, les Obidiacènes, les Sittacènes, les Doskes [et] d'autres peuples encore. On peut même étendre cette appellation aux Aspurgiani, nation qui occupe, entre Phanagoria et Gorgipia, une étendue de pays de 500 stades, et qui, menacée naguère par le roi Polémon à l'ombre de fausses démonstrations d'amitié, sut démêler son dessein, et, prenant les devants, l'attaqua, le fit prisonnier et l'envoya au supplice. Il est arrivé souvent, du reste, que tous ces Maeotes, au lieu de demeurer unis, se sont divisés : alors, tandis qu'une partie jurait fidélité à la puissance qui se trouvait posséder dans le moment l'emporium de Tanaïs, les autres se plaçaient sous le protectorat des Bosporani. Quelquefois aussi ce furent les rois ou souverains du Bosphore qui prirent l'offensive et qui s'emparèrent à main armée de tout le pays jusqu'au Tanaïs : c'est ce que firent notamment les derniers rois du Bosphore, Pharnace, Asandre et Polémon. Il paraît même que Pharnace aurait, au moyen d'un ancien canal nettoyé à cet effet, détourné le cours de l'Hypanis et amené ses eaux sur le territoire des Dandarii de manière à inonder leurs campagnes.

12. La côte qui fait suite à la Sindiké et au canton de Gorgipia est occupée par les Achaei, les Zygi et les Héniokhes : elle est presque partout dépourvue d'abris et très montagneuse, [ce qui se conçoit,] puisqu'elle fait déjà partie du Caucase. Ses habitants vivent principalement du