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L’affinité physique est évidente ; l’analogie morale ne saurait faire l’ombre d’un doute depuis que Wagner a produit Lohengrin.

La harpe, par exemple, est un instrument de lumière. De toute antiquité elle a chanté les attributs du Tout-Puissant. David en est la personnification légendaire.

La lyre a servi au même usage. La lyre d’Orphée, celle d’Amphion ont été célébrées par les poètes grecs et latins.

Ce symbolisme religioso-mystique domine tout le moyen-âge.

Pour ne parler que de la glorieuse Flandre, toutes les cérémonies pieuses y étaient rehaussées d’instruments à cordes.

Le choix variait suivant les localités, les époques, ou d’après les éléments d’exécution dont on disposait[1].

La lyre, la harpe, le psaltérion prédominaient dans le haut moyen-âge.

À partir des croisades, c’est le luth qui a la préférence ; puis, c’est le tour de la rote, du

  1. C’est chose merveilleuse que de voir à quel point le génie musical flamand s’est mis à l’unisson de cette esthétique philosophique de l’instrumentation. La Flandre touchait au Brabant, où se déroule le drame.