s’il m’est permis de hasarder cette épithète.
C’est au son de la trompette que défilait le magistrat de Flandre ; c’est au son de la trompette qu’il promulguait ses ordonnances.
La trompette stimulait aussi l’ardeur guerrière et menait au combat. Toutefois, l’élément militaire a été symbolisé dans les anciennes coutumes flamandes par le tambour, instrument oriental, et par le fifre, instrument germain.
Et quand les associations guerrières de Flandre dégénérèrent en sociétés d’amusement, de par les ducs de Bourgogne, le tambour et le fifre continuèrent à remplir leur singulier rôle d’autrefois.
Les Huguenots offrent un exemple de cette particularité, dans la chanson du piff, paff ! qui forme, avec le choral de Luther et le couvre-feu parisien, ce qu’il y a de plus remarquable, en fait de couleur locale, dans cet opéra.
Aujourd’hui encore, dans maintes villes flamandes, les tirs à l’arc, à l’arbalète et à la carabine s’organisent aux sons de ces deux instruments, si dissemblables pourtant de forme et de diapason[1]. C’est comme les gnomes, Kabou-
- ↑ Voir mon Théâtre villageois en Flandre, t. I, p. 48.