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Château de cartes, renversé d’un souffle !

Non seulement les combinaisons multiples de l’harmonie ont ouvert des mondes nouveaux, mais les agrégations infinies des timbres de l’orchestre ont frayé des routes inaperçues dans le domaine de la psychologie et de la physique.

Le drame musical, en complète voie de transformation, s’est vivement imprégné de l’élément cosmique, s’il m’est permis d’employer cette expression. Il a repris possession de son bien, et ce n’est que justice.

Redisons-le : tout l’univers visible et invisible est dans ses attributions, comme ce microcosme vivant, moral et matériel, l’homme.

On se croyait parvenu aux confins extrêmes de l’idéal entrevu, avec l’orchestre de Beethoven, avec le drame, faux selon moi, de Meyerbeer, avec la mélodie de Bellini, mélodie enchanteresse, il est vrai, mais qui n’est, en définitive, qu’une sorte d’aigrette dorée au haut d’un pignon dressé dans le vide, tandis qu’elle devrait briller aux sommets d’un édifice qui a son rez-de-chaussée, son premier, son deuxième et son troisième étages, comme la mélodie de Walter, d’une architecture immense, équilibrée, dans toutes ses parties, du faîte à la base, à la péroraison des Meistersinger.

Que de progrès accomplis ! Et se douterait-on