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qu’un seul homme ait pu réunir à la fois, et l’éloquence du drame, et l’éloquence de l’harmonie et de la mélodie ?

Le Lohengrin cependant n’est qu’un premier pas dans la voie de la réforme. Il fait entrevoir d’immenses tentatives régénératrices pour l’avenir. Et qui sait ? Une vraie métempsycose.

Les replis les plus secrets de l’âme sont scrutés et exprimés. Le passé et l’avenir trouvent leurs nuances équivalentes. Tout ce qui s’agite, dans le monde réel et imaginaire, est dépeint avec des couleurs assorties. L’espace même a sa gamme particulière. Fluides ou solides, incandescences ou frigidités, tout a une voix, tout a une résonnance similaire qui vous le fait palper du bout du doigt pour ainsi dire.

Spiritus flat ubi vult. Saluez l’évocateur artistique des éléments !…

Et dire, après cela, que chaque semaine, un musicien aussi admirable, un peintre aussi colossal, un philosophe, un esthéticien et un archaïste aussi consommé se voit en butte aux plaisanteries indécentes et aux injures sarcastiques de MM. les feuilletonistes parisiens, la plupart plus littérateurs, en somme, que musiciens, et incapables de disséquer scientifiquement la moindre partition. Cela, à propos des