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Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/26

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vocation de Jésus et de Mahomet, n’était pas encore venu à la lumière. À côté du polythéisme florissaient le judaïsme, le magisme de Zoroastre et le bouddhisme ; et sans aucun doute aussi, de plus nombreuses populations fétichiques occupaient les espaces laissés vacants par celles qui faisaient alors l’élite des nations. Un pas de plus vers le passé, un pas de sept siècles, et le magisme ainsi que le bouddhisme ne sont pas encore ; le polythéisme apparaît plus étendu dans le monde ; son domaine, que le progrès des religions a toujours tendu à rétrécir, s’élargit à mesure que l’on pénètre dans une plus profonde antiquité. Et en effet, il vient un temps dans ce voyage rétrograde vers les âges primitifs, il vient un temps où il n’est plus question du judaïsme lui-même. Treize siècles avant l’ère chrétienne, si l’on compte de Moïse, ou dix-neuf si l’on compte d’Abraham, et le culte de Jéhovah est à venir ; alors, tout est polythéisme ou fétichisme ; ces deux grandes adorations se partagent le monde entier. Enfin, si l’on considère que, actuellement, le fétichisme est le propre des populations les plus sauvage, si l’on se rappelle toutes les traces qu’il a laissées dans le polythéisme, on ne doutera pas qu’il n’ait été le premier degré dans l’essor religieux de l’humanité, celui par lequel on monte au culte de ces divinités splendides et merveilleuses, ornement du ciel égyptien et de l’Olympe hellénique.

Cet exposé montre la succession et la connexion intime des religions. Rien, comme l’ensemble des choses, ne met l’esprit au véritable point. La même analogie qui se trouve là, se trouve encore dans les récits sacrés. Ils s’élèvent de degrés en degrés et se tiennent cependant, liés qu’ils sont par les parties qui des plus anciens passent dans les derniers, liés