ractérisait plus précisément comme un second Élie, et si, historiquement, au temps de Jésus il s’était trouvé Jean, dont le baptême pouvait facilement être, comme consécration, substitué à l’onction, il n’y avait pas loin à conformer la position de Jean-Baptiste vis-à-vis Jésus, d’après l’analogie de la position de Samuel vis-à-vis David.
§ XLVI.
Les évangiles appliquent plusieurs passages de l’Ancien Testament à Jean en tant que préparateur du royaume messianique fondé par Jésus.
Le séjour du prédicateur de pénitence dans le désert, son ministère qui consistait à faciliter les voies au Messie, durent rappeler le passage d’Isaïe : Voix qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, etc. φωνὴ βοῶντος ἐν ἐρήμῳ· Ἐτοιμάσατε τὴν ὁδὸν Κυρίῳ (40, 3. LXX). Ce passage, dans le contexte original, se rapportait, non au Messie et à son précurseur, mais à Jéhovah, à qui il faut frayer la route vers la Judée pour qu’à travers le désert il revienne de l’exil avec son peuple. Les trois premiers évangélistes s’en sont emparés, et ils le citent comme une prophétie accomplie par l’apparition de Jean-Baptiste (Matth., 3, 3 ; Marc, 1, 3 ; Luc, 3, 4 seq.). On pourrait penser que cette application a été postérieure et du fait des chrétiens ; cependant rien n’empêche de croire, conformément au quatrième évangile (1, 23), que Jean-Baptiste lui-même désigna sa vocation par ces paroles prophétiques.
Tandis que les synoptiques ont emprunté à Jean-Baptiste cette citation, Marc a emprunté à Jésus une autre citation des prophètes relative à Jean-Baptiste : Jésus (Matth., 11, 10 ; Luc, 7, 27) avait dit : Celui-ci est, duquel il est écrit :