Page:Strauss David - Vie de Jésus, tome 1, Ladrange 1856.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais je ne suis plus autant convaincu qu’il ne l’est pas. Les caractères de ce qui est digne de foi et de ce qui ne peut être cru, de ce qui s’approche et de ce qui s’éloigne de la vérité, se heurtent et se croisent d’une façon si singulière dans cet évangile, le plus remarquable de tous, que, dans la première rédaction de mon livre, j’avais, avec le zèle d’une polémique exclusive, mis uniquement en évidence le côté défavorable, qui me semblait avoir été négligé ; mais, peu à peu, le côté favorable a repris ses droits ; seulement je ne puis pas, comme le font presque tous les théologiens actuels jusqu’à De Wette, sacrifier, sans plus ample informé, toutes les objections. Par cette position, mon livre comparé avec la rédaction première et avec les écrits dictés par une opinion opposée à la mienne, paraîtra avoir perdu en unité ; mais il a gagné, j’espère, en vérité.

Quant à la forme, j’avais vécu dans la sécurité la plus complète, parce qu’elle avait été louée par des juges qui ne m’étaient pas d’ailleurs favorables ; mais tout récemment Ewald, parmi beaucoup d’autres dures accusations, m’a reproché l’abus des mots étrangers. En conséquence, j’ai fait attention à ce reproche, et j’ai trouvé réellement qu’à cet égard je m’étais donné trop de licence ; j’ai donc extirpé, dans cette dernière édition, une foule de ces mauvaises herbes, et je n’ai conservé ces mots étrangers que là où la brièveté et la précision de l’expression ou même la variété du style paraissait l’exiger. Je parle de mots étrangers qui s’étaient glissés à tort dans le texte allemand, mais non des mots et des phrases du Nouveau-Testament que j’ai souvent intercalés, en original, dans mon livre ; car ce