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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/110

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Cela sent, vers le soir, la suie,
Les plâtras et la feuille morte.
Aucun passant. De porte à porte
S’effare un chat qui fuit la pluie.

Aux vitres des froides demeures
Paraissent des enfants bien sages
Qui comptent au ciel les nuages
Et puis à l’horloge les heures.

Car les bancs de la promenade
Sont tous mouillés où vieux et vieilles,
Baissant l’échine et les oreilles,
Suivaient leurs jeux d’un œil maussade.

Retroussant ses jupes salies,
Voici la maigre demoiselle
Aux mitaines de filoselle
Qui court à vêpres et complies.

La brouillasse s’est tant accrue
Que bientôt les rouges lanternes,
Clignotant au front des tavernes,
S’allumeront dans chaque rue.