Aller au contenu

Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ÉLÉGIE

La maison blanche où je te connus,
Ô toi qui devais être mienne,
Et qui dansais, le soir, bras nus,
En robe de dentelle ancienne.

Le jardin dont l’unique chemin
Fleurait si bon le chèvrefeuille,
L’églantine et le fin jasmin
Que l’été trop ardent effeuille,

L’escarpolette et le banc de bois
Sous le murmurant sycomore,
Le chant des tarins et ta voix,
Amour, je me les remémore

Comme les rêves d’un paradis
Dont j’entends se clore les portes
Quand je vous pleure et me maudis,
Ô les fleurs, ô les heures mortes !