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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/116

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PAUL VERLAINE

Quand la brise s’apaise au cœur chaud des moissons
Et ne s’entend pas plus que la légère haleine
D’une vierge qui meurt de ses secrets frissons,
Je rêve à tes vers, ô Verlaine.

Si douce est ta chanson, si douce, rire ou pleur,
Que son calme murmure, aux jours de somnolence
Où l’on se sent trop lourd d’amour ou de douleur,
Effleure à peine le silence.

Vieil homme aux yeux d’enfant, tu suivais, attendri,
Toute voix qui chantait pour ta peine ou ta fête,
Le cri d’un tendre oiseau dans le buisson fleuri
Ou la cloche dans la tempête.

Je sais bien que parfois tu fronçais les sourcils,
Et, devenu le roi de la plus folle troupe,
Tu cherchais à noyer tes mystiques soucis
Dans tous les poisons de la coupe.