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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/151

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de lutte pour l’art souverain et de convictions ardentes. » Ainsi écrit M. Adolphe Retté au début du livre qu’il vient de consacrer au Symbolisme.

Cette mélancolie qui sourit et parfois même éclate de rire, je l’ai éprouvée en le lisant. Quoi ! tout cela se passait il y a quinze ans à peine, et c’est déjà de la chronique ancienne et matière à souvenir ? Entrons-nous déjà dans l’histoire littéraire ? Toujours est-il que la bibliographie du Symbolisme s’augmente de jour en jour. M. Gustave Kahn, dans Symbolistes et Décadents ; M. Jean Carrère, dans les articles qu’il réunira, je l’espère, en volume ; M. Adolphe Retté, dans son livre actuel, ont accumulé les matériaux qui serviront à la rédaction définitive de la Légende du Symbolisme, que M. Henri Degron prépare diligemment, et qui sera la suite attendue de la Légende Du Parnasse Contemporain de M. Catulle Mendès.

Tout en blâmant M. Adolphe Retté d’avoir commis quelques indiscrétions qui peuvent nuire à l’un des plus nobles poètes de notre génération, je le loue d’avoir raconté franchement et ingénument les épisodes un peu turbulents de notre jeunesse. Les gens austères qui pourraient se scandaliser de nos innocentes incartades se rassureront en pensant que le Symbolisme tout entier n’a pu être compromis par les truculences