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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/188

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l’École des Chartes, où ils firent la connaissance de Marcel Collière et d’A.-Ferdinand Herold. Bernard Lazare se joignit à ce groupe. La Basoche de Bruxelles, fondée par Henry De Tombeur, publiait nos premiers vers sous le patronage de Camille Lemonnier, d’Edmond Picard et de Joris-Karl Huysmans. On se réunissait soit chez Quillard, rue Nollet, soit dans les cafés de la place Clichy. Villiers de l’Isle-Adam ne dédaignait pas de frayer avec ces jeunes gens qui vénéraient son génie. On commençait à fréquenter, le mardi, chez Mallarmé dont nous lisions, en copie manuscrite, l’Après-Midi d’un Faune. On allait aussi chez Leconte de Lisle. En 1886 fut fondée La Pléiade, où collaborèrent Pierre Quillard, Éphraïm Mikhaël, Maurice Maeterlinck, Grégoire Le Roy, Charles Van Lerberghe, Paul Roux (devenu plus tard saint et magnifique), Rodolphe Darzens et Camille Bloch. Mooris Maeterlinck (c’est ainsi qu’il signait) y donna le Massacre des Innocents, qui est un chef-d’œuvre hallucinant et parfait, inspiré par le vieux Breughel, et qui n’a été republié qu’une fois, dans Vers et Prose, par les soins de Paul Fort.

Puis survint l’aventure boulangiste. Fidèles à leurs principes républicains, Quillard, Mikhaël, Lazare, Collière et Herold y prirent une part active, quoique nécessairement effacée à cause