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Page:Stuart Merrill - Prose et vers (1925).pdf/60

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seins appuyés contre la froide armure, elle écoute la voix du Revenu qui, grave, lui dit ses victoires et ses défaites aux fabuleux pays où les barbares chevauchent d’étranges monstres caparaçonnés d’écailles d’argent.

Mais ayant levé ses doigts tâtonnants vers le visage de celui qu’elle connut juvénile, elle y sent les hideuses balafres de mille batailles. Et voici qu’en le calme jardin où elle guetta tant de longues années la fuite quotidienne du soleil, elle se met à pleurer, ne sachant pas si elle doit aimer ou haïr l’homme pour qui elle a perdu ses années et sa gloire.

Les clairons se sont tus sous les bannières.