Page:Suétone - Les écrivains de l’Histoire Auguste, 1845.djvu/358

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sance de Commode. Allocution à Dioclétien. — XX. Marc-Aurèle donne à entendre au sénat qu’il se félicite de la mort de Vérus. Il marie sa fille à Pompéien. — XXI. Succès de ses lieutenants. 1 ! perd un fils Agé de sept ans. Ses préparatifs de guerre contre les Marcomans. — XXII. Ses succès militaires. — XXII. pourvoit aux plaisirs du peuple. Ses réformes, — XXIV. Révolle d’Avidius Cassius. — XXV. Mort de ce rebelle. Clénence de Marc-Auréle. — XXVI. Ses vertus le rendent cher à lout l’Orient. Jl perd Faustine en Asie. Sa conduileà l’égard de la famille de Cassius. — XXVII. Il revient à Rome et repart pour la guerre. Son opinion sur Commode. — XXVIII. Sa maladie et sa mort. — XXIX. Reproches plus ou moins fondés que-lui firent ses contemporains.


I.

Marc Antonin, qui cultiva pendant toute sa vie la philosophie, et l’emporta sur tous les empereurs par la pureté de ses mœurs, était fils d’Annius Vérus, lequel mourut préteur. Son aïeul Annius Vérus, consul et préfet de Rome, fut agrégé aux patriciens par les empereurs Vespasien et Titus, pendant leur censure. Son oncle paternel, Annius Libon, fut consul ; sa tante Galérie Faustine porta le titre d’Auguste ; sa mère Domina Calvilla était fille de Calvisius Tullus, qui avait obtenu deux fois le consulat. Son bisaïeul paternel, Annius Vérus, après avoir exercé la préture dans le municipe de Succube en Espagne, devint sénateur. Son bisaïeul maternel, Catilius Sévère, fut deux fois consul et préfet de Rome. Son aïeule paternelle était Rupilie Faustine, fille du consulaire Rupilius Bonus.

Marc Antonin naquit à Rome le six des calendes de mai, dans les jardins du mont Célius, sous le second consulat de son aïeul et sous celui d’Augur. Il est prouvé, comme nous l’apprend Marius Maximus, que l’origine de cette famille remonte jusqu’à Numa, et jusqu’au roi de Salente Malennius, fils de Dasummus, qui fonda Lupies. Il fut élevé dans le même endroit où il naquit, et dans la maison de son aïeul Vérus, près du palais de Latéran. Il eut une sœur plus jeune que lui, et nommée Annia Cornificia. Sa femme Annia Faustina était sa cousine germaine.

Il porta d’abord le nom de son aïeul, et de son bisaïeul maternel Catilius Sévère. Mais, après la mort de son père, Adrien le nomma Annius Verissimus ; et lorsqu’il eut pris la toge virile, il fut, son père étant mort, élevé et adopté par son aïeul paternel, sous le nom d’Annius Vérus.

II.

Il se fit remarquer, dès son enfance, par la gravité de son caractère. A peine sorti des mains des femmes, il fut confié à d’habiles précepteurs, et il étudia la philosophie. Ses professeurs, pour les premiers éléments, furent le littérateur Euphorion, le comédien Géminas et le musicien Andron, qui lui enseigna aussi la géométrie : il leur témoigna toujours, comme à ses maîtres, beaucoup de déférence. Il apprit le grec sous le grammairien Alexandre, et il s’exerça tous les jours dans la langue latine avec Trosius Aper, Pollion et Eutychius Proculus, de Sicca. Les orateurs grecs sous lesquels il étudia furent Annius Marcus, Caninius Celer et Hérode Atticus. Fronton Cornélius fut son professeur d’éloquence latine. Il fit beaucoup de cas de ce dernier, pour lequel il demanda même au sénat une statue. Quant à Proculus, il l’éleva jusqu’au proconsulat, et se chargea des dépenses attachées à ces fonctions. Il montra, quoique fort jeune, une grande passion pour la philosophie. A l’âge de douze ans il prit le costume de philosophe, et en eut désormais toute l’austérité : il étudiait enveloppé du