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cinquante-six ans et quatre mois ; il régna deux mois et cinq jours. On lui reprocha principalement d’avoir abandonné le gouvernement de la république à des hommes qu’il aurait dû tenir sous son autorité.


SÉVERE, PAR ÉLIUS SPARTIEN.


A L’EMPEREUR DIOCLÉTIEN.


SOMMAIRE.

). Famille et naissance de Sept. Sévére. Son enfance el ses études. Des présages lui promettent l’empire. — IT. Sa jeunesse. Ses dignités et ses commandements. Son orgueil. Son horoscope. — TII. Son crédit auprès de Marc-Aurèle. Son voyage à Athènes, Ses connaissances en astrologie. Sa seconde femme. — IV. Ses gouvernements. Jl est aecusé sous le régne de Commode, et absous. Sa frugalité, — V. 1l est élu empereur par l’armée de Germanie. 11 marche vers Rome sans rencontrer d’obstacle, et il fait tuer Julien. — VI. Des députés du sénat vont lui offrir l’empire. — VIT. Son entree dans Rome. Ses soldats s’y conduisent comme dans une ville conquisc. U rend de grands honneurs à la mémoire de Pertinax. — VIII. 11 fait ses deux gendres consuls, et va combattre Niger. Succès de ses lieutenants. — IX. Il tue Niger prés de Cyzique, et se’ venge de ses partisans. Ses avantages contre les Parthes et les Adiabénes. — X. Il marche contre Clodius Albin, et il nomme César son fils Bassien. — XT. Il court, pendant cette guerre, un grand danger. Son acharnement contre le cadavre d’Albin. — XII. Ses proscriptions. Ses fureurs. — XIII. Ses victimes les plus illustres. — XIV. Sa haine contre Plautien. Ses meurtres. — XV. Son expédition contre les Parthes. Ses nouvelles cruautés. Sa sceur Lépitana. —— XV]. Ses succés contre les Parthes. L’armée associe son fils Bassien à l’empire, el nomme César son second fils. Il refuse le triomphe, et en laisse jouir Dassien, qu’il fait consul. — XVII. Il donne des lois à différents peuples. Son séjour en. Égypte. Sa conduite aprés la mort de Julien.

, — XVHI. 1l soumet plusieurs nations, et éléve un mur

X. en Bretagne. Sa fureur quand les soldats lui associèrent £^ sonfils Bassien. — XIX. Sa mort. Sa vénération pour Marc-Aurèle. Ses obsèques. Ses constructions. Son por-

subscriptiones, moderatissimus ad libertatem, Vixit annis quinquaginta sex , meusibus quatuor : imperavit mensibus duobus, dicbus quinque. Reprehensum in eo pra :cipue, quod eos quos regere autorilate sua debuerat, regenda reipubl. sibi prxesules ipse fecisset.

ÆLII SPARTIANI SEVERUS AD DIOCLETIANUM AUG. I. Interfecto Didio Juliano, Severus Africa oriundus

imperium oblinuit : cui civitas Leplis, pater Geta : majores equites Romani ante civitatem omnibus datam : ma-


trait. — XX. ll se réjouit , en mourant, de laisser le trône à ses fils. — XXI. Réflexions de l’auteur sur les fils des hommes célèbres. Vices et cruautés de Bassien, — XXII. Présages qui annoncérent la mort de Sévére. — XXIII. Ses derniéres paroles. La mort l’empéche de faire faire .une seconde image de la l’ortune de l’empire. — XXIV. Son dessein dans la construction du Seplizone.


I.

Après la mort de Didius Julien, Sévère, originaire de l’Afrique, obtint l’empire. Il était né à Leptis[1] ; son père se nommait Géta ; ses ancêtres étaient chevaliers romains, avant que le droit de cité n’eût été accordé à toutes les provinces[2]. Il eut pour mère Fulvia Pia; pour oncles paternels, M. Agrippa et Sévère, tous deux consulaires ; pour aïeul maternel, Macer, et, du côté de son père, Fulvius Pius. Il naquit le six des ides d’avril, sous le second consulat de Sévère et d’Érucius Clarus. Dès sa plus tendre jeunesse, et avant qu’on ne l’instruisit dans les lettres grecques et latines, où il acquit un grand savoir, il ne jouait avec les enfants de son âge qu’à un jeu imitant les formes de la justice. Entouré de ses camarades, dont quelques-uns portaient devant lui des haches et des faisceaux, il siégeait sur un tribunal et rendait des jugements, A l’âge de dix-huit ans, il déclama en public. Le besoin de perfectionner ses études l’amena ensuite à Rome, et, favorisé par Septime Sévère, son parent, qui avait été deux fois consul, il sollicita et obtint de M. Aurèle le laticlave. Le jour de son arrivée à Rome, il trouva son hôte occupé à lire la vie de l’empereur Adrien ; ce qu’il prit pour un présage de sa grandeur future. Une autre circonstance lui présagea aussi l’empire : invité à souper chez l’empereur, ils’y rendit en manteau, tandis qu’il y devait paraître avec la toge; et on lui donna celle que portait le prince quand il présidait quelque assemblée. Il rêva, dans la même nuit, qu’il s’allaitait, comme Remus ou

  1. Lébida, à quelque distance de Tripoli.
  2. Cette concession fut faite par Antonin le Pieux.