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Page:Suarès - Ceux de Verdun, 1916.djvu/24

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CEUX DE VERDUN

Nous qui restons collés à la terre, c’est nous, peut-être, les morts ;

Et c’est à nous, peut-être, qu’un soir vous avez crié : Debout !


xvi


De tous ceux qui vivent, désormais, vous êtes bénis.

Vous êtes les saints de l’ère nouvelle, les saints de l’Occident.

Bénis soyez-vous de qui porte un cœur d’homme.

Bénis soyez-vous de qui porte un tendre sein de femme.

Soyez bénis de tout homme, votre fils et votre père, qui échappe par vous à la mort éternelle de l’esclave, à la damnation de la défaite, à l’opprobre de servir un maître qu’il méprise.

Soyez bénis de toute femme qui, par vous, est soustraite à la honte du baiser immonde et de l’immonde conception dans la servitude.

Bénis, bénis, cent fois bénis, vous qui êtes