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Page:Suarès - Ceux de Verdun, 1916.djvu/29

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CEUX DE VERDUN

La nuit de la Saint-Jean, pleine de roses et de rossignols, qui scelle les lèvres de la femme sous les lèvres de l’homme — —

Ha, n’y pense pas ! Silence, cœur du soldat !

Ils ne passeront pas ! Ils ne passeront pas ! Soldat, mange ton cœur avec ton rêve.

C’est ici qu’il faut vivre ; ici, qu’il faut baiser la mort : il faut faire l’amour là-dedans.

Va, bonhomme, si tu t’en tires, tu ne pourras plus vivre, après cette vie-là.


xxi


Donc, un bon coup de vin les fait rire : Allons-y !

Tout Français n’est-il pas d’Athènes ? Tout Français est de Paris.

Ils ne se battent pas seulement, chacun pour son bourg et son église :

Ils se battent pour la ville de tous, pour la ville des villes, pour Paris et pour Pantin ;