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CEUX DE VERDUN

Ils se battent pour Notre Dame et pour leurs mères,

Pour la Reine du monde, chacun, et pour sa chère femme :

Ils sont Français : Paris est leur village.


xxii


La gaîté de Verdun est un cri dans l’orage, Verdun, enfeu des saints,

Tartare du pioupiou, petit géant d’un sou, géhenne du fantassin.

Ils sont tous un peu là qui nous sauvent le monde ;

Et chacun de répondre, quand on s’incline devant lui : Penses-tu ? Je n’y suis pour rien.

Mais nous savons, nous, que ni l’artilleur, ni le cavalier, ni le bel as qui vole, ni les chefs au front plissé et aux yeux clairs, ni même le maître de la guerre,

Rien n’égale, sous la croix du fusil et du sac, le pauvre soldat ;