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Page:Suarès - Ceux de Verdun, 1916.djvu/34

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CEUX DE VERDUN

Ils lui lancent son nom, comme le vieux Cambronne.

À la marée qui dessèche la vie et ne la fume point, Verdun crie : Tu ne passeras pas.

Les Barbares sont venus pour voler : ils ne passeront pas.

C’est pour voler la terre, c’est pour piller les vignes, c’est pour ravir Notre Dame qu’ils tuent, qu’ils brûlent, qu’ils se chargent de tous les crimes.

La conquête est le vol : ils ne passeront pas.

Du vol, l’orgueil est la malice ; le génie du larcin les guide : ils ne passeront pas.


xxvii


Par votre mort, par votre deuil et votre sacrifice,

Saints de Verdun, torches brûlantes, le monde entier a cessé d’être aveugle :

Il s’éclaire, il a compris enfin que l’Allemand est la matière,

Et que la France est l’âme-fleur du genre humain.