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CEUX DE VERDUN

Par vous tous qui fermez les yeux, les hommes voient enfin

Pour quoi la vie en France était si douce,

Si vraie, si pleine de sens, si continue d’esprit,

Qu’il vaut certes la peine de mourir pour une telle patrie, tant bonne et belle ;

Et que le monde eût après tout perdu l’honneur,

S’il avait perdu le souci de la défendre et de lutter pour elle.


xxviii


Bonhommes de Verdun, vous ne haïssez même plus

L’épouvantable ennemi qui n’a vécu que pour la haine.

Vous savez mieux que personne la force du Barbare,

Sa science du mal, son génie de la mort,

Sa foi pour obéir, sa nature servile et son éternelle perfidie.

Mieux que personne vous savez qu’il échappe au mépris par la puissance.