Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/122

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question, sur le lit de supplice. Les songes qui le visitent encore, les images caressées passent dans une vapeur si lointaine que l’artiste semble leur dire adieu d’un autre monde.

Accords souffrants, dessins repliés sur eux-mêmes, le martyre de la maladie mortelle s’en exhale avec des lancinements et des angoisses presque intolérables. Par miracle, le poison qui empêche le vol de la musique, ne l’alourdit pas ; il l’entrave, sans lui ôter sa légèreté originelle ; il retient l’aile, il tire sur elle jusqu’à faire crier la pauvre âme : il ne la coupe pas.

Une partie des Épigraphes semble, impassiblement, le rêve d’un supplicié, tandis qu’il est sous l’influence de l’opium : il contemple ses tourments ; il les raconte, en paroles brèves ; mais il paraît en être