Le front était bien celui qu’on trouve aux grands ouvriers du nombre, maîtres du rythme, suprêmes artisans de l’harmonie ; il poussait en avant sa bosse ronde, cette saillie convexe qui s’oppose au miroir courbe des poètes. Et les géomètres, virtuoses du nombre, ont aussi de ces nœuds bombés au-dessus des sourcils. À qui l’observait mieux, le regard de Claude Achille disait surtout l’homme qui sort de l’ordinaire, encore plus que le musicien. Ces beaux yeux caressants et moqueurs, tristes et chargés de langueur, chauds et pensifs, n’était-ce pas ces yeux de femme accomplie et souveraine, qu’ont parfois les artistes comme s’ils avaient été femmes avant d’être ce qu’ils sont, dans une autre vie ? Le regard, d’ailleurs, pouvait prendre une pesanteur étrange, une extrême attention,