Page:Suarès - Debussy, 1922.djvu/147

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regard de poète à la française, qui analyse jusque dans la rêverie et qui ne cesse pas de comprendre.

Debussy ne se livrait pas, d’abord. Plus d’un trait donnait le change sur l’art et sur la personne. On eût dit d’un peintre ou d’un poète autant que d’un musicien. Il a lui-même égaré l’opinion des critiques. À juger ses œuvres sur les titres, il est peintre et cherche à l’être : images, esquisses, estampes, arabesques, masques, en blanc et noir, son plaisir apparent est de peindre en musique et sa réputation s’est faite sur ce faux semblant. Sa physionomie y a prêté, et la mode, qui ne fut jamais tant aux peintres que depuis un quart de siècle. Rien de fatal ni de violent, on ne peut être plus loin de Beethoven ou de Berlioz, ni l’air d’un aigle en cage et qui s’indigne, ni l’allure d’un