Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/155

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SUR LE ROC

��I. Aigle, aigle, où es (u ? — Soui le soleil implacable, je oe suit plus qu'une ombre, au dessus de la terre lasse et endormie. .

Aigle, aigle, où vas tu ? — Je ne vais plus. Je suis brisée ; et

, plus grande infiniment que dans mon plus bel

euor même, les ailes étalées, je reste suspendue. .

Aigle, aigle, que vois lu? — Je ne vois plus qu'une tombe d'eau immense, qu'un espace désert et que le vide infini.

Je ne voit plus, sous le soleil dévorant, que la mer inféconde, et les vagues mornes de l'oubli, *i les miroitemens sans borne du souvenir, et la solitude grise du présent.

II. Le redoutable petit géant regarde la mer, la mer sans borne. El comme s'il avait un miroir dans l'océan sans rides, toujours il ne voit que lui. Il est ik, sur le roc, seul, comme dans ses palais, où le soir, parmi les mous, sur les champs de bataille, où toujours il ne voyait que lui. Ses pieds sont vissés au granit. Il ne sent pas le ioleil sur sa tête large et ronde. Il tient ses mains derrière son gros dos; et ses grasses épaules, qui remontent, poussent le pli du cou jusqu'au bord du chapeau.

Il a mis l'uniforme de la victoire, pour le jour de sa fête : car il s'appelle aussi Marie. Vêtu de gris, il regarde fixement devant lui, de ces grands /eux aux cils noirs, qui ont vu tant d'hommes et tant de choses.

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