Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/40

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V. O voile, toile noire, —

Sur la mer déjà emb»um*e de l’haleine dn Nord, et plus belle

à c«u»e de m iriuene, —

Je i’»i nommée U léduction mëUncolique de la mort.

Tu es tenue ^ l’hcutc plus profonJc ^ue la nuit, — De ce crépuicule toile.

Qui prolonge la pa»»ion iu^juju Ion de labime, et trempe d’une ardeur qui ne veut p^^ sV,,;n,!rc l’horreur de* ténèbre* toitine».

Fut’Hl jamais iou» le <iji> ùu ticl cendre, Une plus grave vojageuie, Du deuil et du couchant ?

Dan» cette toile vombrc, que fait palpiter le teat du »«d, — A mesure qu’il la pou»»e ter» le port par la poupe, — Tiennent toute» le» délice» de la douleur.

Jaroai» la mort ne parla plus haut que ce »oir . . Et jamai» ton image ne >e mût plus sublime an centre de toniet chose», — ni plus solitaire. ni plus selon mon Ime. .

Car mort et beauté cmpliuent tout Petpace : et dé» Ion, quoi de plus ?..

Comme ce soleil • ditptra, A voile <

Comme la mer a bu »• goutte de »ang : Ou maintenant s’en e»t

allée la pourpre ? — , i. i

Mais c’est toi, voile noire, qui donnes ta couleur à tout l'océan.

Ainsi, des milliards de soleils et de couchant,

Ainsi, des millions de siècles,

Et des millions d’êtres qui sentirent un cœur captif battre dans la cage de leurs côtes, —

Qui furent beaux, qui rirent et qui aimèrent, —

Ainsi, vaincus et tremblans, sont-ils descendus

Sur tes pas inévitables, ô voile noire, sombre et suave cygne, —

Dans la baie de l’immense nuit.