Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L'INCONNUE

��I. Celui qui (antdi rêve, et tantAt sent courir au galop dant tes veines les e^cadront écumant de l'actioa,

Celui qui loujoan domine et toujours te tait, rêveur ou pai- iionné d'agir, 1 fin de toujours régner, — t'en est allé au lieu plein de charme et de trouble, où si souvent il va, se disant chaque fois qu'il n'eo reviendra jamais.

II. C'en l'heure et la place préférées, sous le parapet du Pont de Fer, au pied des m6les, — *

Aux instans sacrés dit crépuscule, quand l'heure céleste laisse tomber le sable d'or et de sang du couchant, — que le firmament rouge se teinte de pleurs et d'émeraude, tandis que la mer plus verte boit une ardente obscurité.

IM. Il demeure pensif sur le bloc de granit blanc, cube énorme au grain qui brille, et qui semble flotter sur la vague mouvante. . .

Les tours de la Cathédrale, dans le ciel bleuissant, glacé d'or plie, sont couvertes de poussiire sanglante ; — et la rtineur de la Ville roule, derrière la forêt des ports, comme un fleuve immense sur les ra- pidcs. . .

IV. S'il veille ou s'il songe, ton coeur ne connaît plus que le furieux désir d'embrasser toutes choses, —

Et la vanité d'une étreinte puissante, 1 son oreille il en entend 'ironique murmure, le flot qui meurt, — la brise du large vide, et les vagues chuchotâmes qui semblent ôter leurs chaînes aux rocs. . .

��-4Î-

�� �