Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/63

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Lei chauves-iourit de U débauche errent en quête de pâture ; et l'enTle des hommes glisse sur les pas des femmes, comme un coureur chaussé de bottes sur une pente ointe de suif.

L'odeur de l'anis sort des tavernes; et l'on voit des coips en blouse blanche et en bourgeron bleu, qui penchent autour des tables une face de brique.

Les femmes rient plus haut qu'elles n'en ont envie, —

Et les hommes les regardent au ventre, tandis que les chiens se flairent. .

Alors, les coupoles et les clochers surgissent de l'ombre grise, pareils ï de» spectres pin^Mnv géans pleins de patience qui •■ï.imini'ni des fournis.

V. Des rues s'enfoncent, tubet noirs où roule l'ombre,^

Dans ces boyaux sombres, le ciel coule hagard, et l'asphalte semble une rivière figée sur des cadavres. Et let arbres, au-dessus des maisons, pendent comme des têtes suppliciées, aux noires chevelures ; et les branches font des gestes roidis par l'épouvante.

VI. A la lumière d'un quinquct, derrière le treillis de fer qui ferme la boutique du meurtre, le boucher fait ses comptes; une odeur cada- véreuse vient de la salle dallée, où traîne la sciure; et l'on entend aussi la voix du crime, quand, k cause de l'or, qui fait des plaies, l'homme crie en grimaçant au bord de l'éul, —

Et que des paroles mortelles sont échangées.

Vil. La pauvresse, accroupie i l'angle d'une porte, tire d'une main fouillant dans le corsage en loques, sa mamelle allongée, et la glissant, le bout flasque, entre les lèvres d'un nourrisson qui hurle, en étouffe les cris.

Comme les martinets tournent sur une tour, les enfants qui jouent, se croisent d'un trottoir ft l'autre; — ils font peur parce qu'ils rient dans l'ombre, et qu'ils s'amusent. . —

Et parfois, une petite fille, assise sur la marche d'un escalier, pleure, une poupée entre les bras.

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