Page:Suarès - Images de la grandeur.djvu/67

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LES TERRASSES D'YS

��I. Pareille» aux sourires, que peu k peu la lendretse soumet, et que l'amour sous iet livres abaisse, les (errasses d'Ys deuendent vers la mer, —

De marbre et d'or, pavé des fées, elles sont semées de fleurs iniroiiablet, que l'haleine océane a gonflées, — des Ijrs aussi hauts que des pins, des violettes en buissons, mosaïque sans seconde, dans le cadre sombre, entre les murs amers des grands buis romains, —

Et sur toutes les terrasses, — vêtus de blanc, de soie grise, couleur de parme ou d'héliotrope, les amans se prominent tendrement les cheveux dénoués.

II. Le profil des marbres en étage» ruiiseile d'un ung plie et doré, — c'est le soleil qui l'a versé, à travers ses voiles de frêle gaze, —

Et l'émeraude de la mer, elle aussi diaprée, en ondes balancées semble fondre, oii les violettes répandues cachent, — comme un masque, ou comme au miroir des prunelles heureuses passe l'ombre d'un noir penser, — l'or et l'argent des flots, cl la nacre des vagues, —

Pavé des fées, terrasses amoureuses, vou^ vous hltez ver* l'océan du soir, et ses gilces brumeuses.

III. La violette sombre avec la parme, les lys avec le marbre, et les pins parmi les buis, les pins sur les caps, telles des jeunes filles sur la rive du lac,

L'émail de l'air violiire, et la nacre vaporeuse de l'océan, C'est le triomphe de la langueur, ou le charme du deuil suave..

IV. Sur les terrasses, tous les amans attendent l'heure de leur rêve, et ses douloureuses délices, —

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