Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/37

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voyez , rien de plus . Prodigue est le Seigneur ! il sème son amour sur toute la terre : soyons-en les bons mois- sonneurs; mais lui seul en soit louél G, FRA JVNIPÈRE, suivant son idée . Vous êtes bon pour tous ; mais , plus que pour les autres , vous l'êtes pour les femmes . Me direz-vous pour- quoi ?

fl, FRANÇOIS, simplement. Nos sœurs ont plus besoin d'amour que nous . Fragiles plus que nous- mêmes . elles sont plus faciles à souffrir . d FRA j VNIPÈRE, 6ru/û/emen/. Elles sont beau- coup plus mauvciises, comme on dit . G. FRANÇOIS. Ce sont nos mères. Elles gardent le cœur de l'enfant qui se fait triste parce qu'il grandit , et qui veut se réjouir parce qu'il ignore sa croissance . Au jour que nous sommes nés , nous avons été tirés d'elles par une douleur très amère . Et elles qui sont de chair plus que nous , à cette douleur elles riaient . Il nous faut les bercer , mon frère , pour tout le sommeil que nous leur avons ôté . Voyez comme elles sont sim- ples et candides : ce que leur bouche ne veut pas avouer est dans leurs yeux une parole claire . le vous dis qu'elles ciiment et ne cessent jamais d'aimer . Ainsi elles servent sans effort , et trouvent Dieu sans y pcn-

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