Page:Suarès - Les bourdons sont en fleur.djvu/55

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Cî, LORENZO. Non , je vous l'ai déjà dit . Ne m'en veuillez pas.

et, FRANÇOIS, avec un charmant sourire. Amour n'a jamais tort, j'espère; mais il n'a pas toutes raisons non plus , ni toujours les meilleures . Cher fils , je ne te blâme pas , sinon que tu t'égares je suis le plus mau- vais de tous ; et c'est moi , le premier , qui n'ai pas d'ex- cuses . Ah I puisque tu aimes , essaie de mieux aimer , mon fils . Fais le possible , quelques fois je t'en supplie . Me le promets-tu ?

Ci LORENZO, aijcc fermeté. Mais quoi ? On va malgré soi où le bonheur nous siffle . On ne peut fciire autrement . Qui vit demain ?

<L FRANÇOIS. Ton âme, mon fils, ton âme. Et tu vas où tu veux aller, pourtant. Lorenzino, tu ne cours pas à la pénitence , si j'en crois ce que je vois : ta figure brille comme un vitrail au lever du soleil . Quels yeux tu fais, mon fils! comme un faucon décoiffé sur le poing d'une dame.

C LORENZO. Comme on sent que vous êtes sa- vant en toute sorte d'amour!

C FRANÇOIS. Sans doute, j'ai péché par l'amour qui est pourtant l'éponge à tout péché . )'ai mésusé . Ne fais pas comme moi , je t'en prie . Mais enfin si tu te

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