Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/16

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d’en souffrir. Et plus d’un envie la mort qu’il pleure, dont la blessure est éternelle en lui.

Qui, présentement, n’est pas séparé d’avec soi-même, en tout notre Occident ? Lequel n’a point perdu un être chéri, un homme dans sa force, un jeune homme plein de beauté et de promesses ? un fils, un amant, un mari ? Et tous, nous avons perdu des frères.

Ce livre est celui du frère qui demeure, au bord du sillon où dort le frère qui n’est plus.


Le voici donc, tel qu’il fut, tel qu’il est dans sa simplicité cruelle,