Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisir l’air de la belle colline où il se guérit.


Le soleil est haut encore. Le paysage brille. Le ciel est vert entre les pins. Jean Talbot pense à son frère.

« Il doit tout savoir, à présent. Quel souci a dû être le sien ? Quel il doit être, jusqu’à mon retour ?… Mais quoi ?… » Il sourit. « Je suis sauvé. Il ne me reverra que guéri. Ce n’est rien… J’aurais pu mourir : je ne lui dirai jamais. Il s’en doute, je le sais… une telle peine le hantera longtemps : toute absence, désormais, le tiendra dans l’angoisse… Pauvre frère ! Il ne faut pas qu’il sache à quel point j’ai été près de… — N’y pensons plus.

« Quand le reverrai-je ? Quand serai-je de retour en France ? — Dans deux ou trois mois ? Pourvu que ce ne soit pas