Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/55

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les lois du monde ; mais cela est bien au-dessous de lui.

Le plus beau, c’est qu’il avait la simplicité et la force du cœur : on ne les attend presque jamais de ceux qui sont au rang où son intelligence le plaçait, et une volonté inflexible. La noblesse d’âme et la ferveur rayonnaient de ses yeux comme de sa conduite. Quelle loyauté que la sienne : elle passait même avant son désir d’être aimé. On l’aurait chéri pour le seul contraste d’une telle innocence et d’une pensée si robuste : car il était égal à toute étude. Il avait les premiers dons de l’esprit : il considérait toutes choses dans la nature, et dans la nature il cherchait le rapport de toute chose à l’homme. Je ne l’ai pas vu s’appliquer à quelque tâche sans y réussir, et qu’il n’y voulût aussitôt ajouter quelque trait de sa force :