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DE MON FRÈRE


La misérable mouche


Je lève la main pour l’abattre, irrité, sur la mouche qui bourdonne à mes oreilles, et, tandis que j’écris, se pose, tache d’encre qui vole, sur mon papier. Elle me trouble et me nargue. Il y a déjà plus de deux heures, quand il faisait encore jour, j’ai voulu la faire choir au vol, elle rampait sur la vitre, marchant comme le cavalier des échecs, vibrant avec le verre, où les ventouses de ses pattes étaient collées. J’ai pris une serviette et l’ai jetée, en guise de fronde, sur la tache volante ;