Page:Suarès Péguy.djvu/26

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boire. Sa mère venait du Bourbonnais ; et par elle il était le dernier de toute une lignée de bûcherons. Il a beaucoup bûché et beaucoup cogné, mais non avec la hache, et il a fendu plus de mensonges que de bois.

Il a grandi parmi les gens de métier. Il les a bien connus, pour les aimer et les bourrer, quand ils n’ont pas le cœur à l’ouvrage. Il a vu sa grand’mère faire la lessive au lavoir ; et sa mère, restée veuve, rempailler les chaises qu’elle louait dans la cathédrale d’Orléans. Il n’était bien assis que sur une chaise ou un tabouret. Il aimait les bonnes chaises et les boiteuses aussi. Un fauteuil ne le flattait pas, et l’ennuyait : passe encore le dossier, mais des bras ?