Page:Suarès Péguy.djvu/29

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toutes les révolutions, qui les a toutes faites et les fera toutes. Il lie commerce avec les vieux de la vieille, qui ont été de la Commune, et qui ont mis dans la Commune la même âme que leurs pères de 93 dans la fureur de la Révolution. Ce peuple est toujours en puissance du Messie ; il le forme toujours, et toujours il l’attend. Ce qu’on appelle son inquiétude est son génie à vivre. Son désordre est le goût du paradis. Mais il ne gronde pas ni ne meurt sans rire. Et ses filles sont des amoureuses. Sion s’est décrassée dans Athènes de l’humeur fanatique.

Il lit Michelet. Jeanne d’Arc et le peuple de Paris, la France et la justice, le passé et l’avenir, il verse tout dans la même ardeur, comme un noble jeune homme.