Page:Suarès Péguy.djvu/30

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Et le voici, à vingt-cinq ans, qui passe pour une des forces de la cité socialiste. Le reste de sa vie n’est que les variations de ces thèmes-là. Il a toujours été le même homme. N’est-il pas à sept ans celui qui doit mourir à Villeroy ? Cette mère, qui loue des chaises qu’elle rempaille, elle tient par la main le petit Péguy, et l’assoit près d’elle, sagement, dans la cathédrale, toute pleine de Jeanne d’Arc. Le petit garçon rêve dans la nef. Et le soir vient, quand tout le monde s’en va. Le petit se rappelle les histoires de sa grand’mère qui conte si bien. Hier, les Prussiens étaient là, dans la rue, dans la ville, maîtres du pays. Les vieux en parlent comme du diable. Sont-ce pas les Prussiens qu’a chassés Jeanne d’Arc ?