Page:Suarès Péguy.djvu/57

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les mots. Pour lui, il n’y a pas de synonymes. Il n’en est pas pour l’artiste : mais l’artiste se décide. Péguy ne saurait. Il veut laisser à sa pensée tous les tours et toutes les inflexions de la conscience. Il ne choisit plus. Il donne donc toutes ses variantes. Le scrupule achève en lui le système de la digression. Et voilà ses litanies.

L’art d’écrire n’y trouve pas son compte. Cependant cette forme est oratoire : elle est un miroir de la pensée qui se cherche, qui naît et se confie.

J’imagine qu’il s’est mis au régime des vers réguliers par discipline, et pour tenir enfin la bride à sa continuelle digression. Il a d’abord choisi la forme du sonnet, parce qu’elle est la plus stricte. Il n’a pas