Page:Suarès Péguy.djvu/58

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pu s’y plier une seule fois, ni tout à fait selon les règles. Le frein qu’il voulait se donner l’a poussé plus avant dans son vice. Telle est la vengeance de la nature sur la volonté, dans les âmes fortes. Le sonnet l’a conduit à la rime fréquente, et la rime à la manie. Car la manie est une inclination naturelle qui n’a plus de limite. La rime est la grande tentatrice.

§

Il avait cette idée que sa prose, toute bonne qu’elle fût, ne valait pas ses vers. Il n’osait pas ne plus croire aux genres, et à une hiérarchie des œuvres. Un roman, selon lui, ne pouvait s’égaler à une épopée, ni la comédie aux chefs-d’œuvre