Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/113

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À propos de cette promenade, je dirai que je n’ai jamais rencontré de femme à qui le luxe allât mieux qu’à Hélène, ou plutôt qui donnât meilleur air au luxe ; il y avait en elle une grandeur, une grâce si involontaire et si enchanteresse, qu’il était impossible de ne pas se la représenter toujours entourée des miracles du goût le plus pur et le plus parfait.

Aussi, sans être remarquablement belle, Hélène eût été sans doute de ce très-petit nombre de femmes dont on ne songe jamais à admirer la toilette, la voiture ou l’hôtel, de quelque exquise et suprême élégance que tout cela soit : leur seule présence harmonisant et s’assimilant, pour ainsi dire, toutes ces merveilles. Tant de gens sont les enseignes, les accessoires ou les contrastes de leur luxe ! et si peu savent lui donner ce rare et adorable reflet, peut-être comparable aux rayons du soleil, qui seul peut embellir encore les plus hautes magnificences !

Un jour, au retour de cette promenade et en attendant le thé, Hélène demanda de rester dans le salon sans lumière et de faire ouvrir les fenêtres, afin que la lune pût y jeter sa douce clarté ; sa mère y consentit.

Rien n’était plus mélancolique que cette vaste