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Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/132

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presque de l’avenir ; c’est un bonheur commencé qu’il dépend de toi de poursuivre ; vois quelle existence douce et riante : la sérénité des champs, les souvenirs de famille, la paix intérieure. Tu as assez de richesses pour vivre au milieu de tous les prestiges de luxe et de bénédictions de ceux que tu secourras ; Hélène t’aime depuis l’enfance, tu l’aimes… Va, le bonheur est là… saisis-le… Si lu laisses échapper cette occasion suprême, la vie sera livrée à tous les orages des passions. »

C’est avec ravissement que j’écoulais cette sorte de révélation ; dans ce moment le bonheur me paraissait certain, si je me décidais à passer ainsi ma vie avec Hélène.

Ces convictions étaient si douces que mon front s’éclaircissait, mes traits respiraient la félicité la plus pure ; j’étais enfin si transporté d’allégresse, que je ne pus m’empêcher de m’écrier en répondant à ces pensées intérieures :

— Oh ! oui, Hélène !… cela sera… c’est le destin de ma vie !

On pense à l’étonnement de ma tante, de madame de Verteuil, de Sophie et d’Hélène, à cette exclamation si soudaine et si inintelligible pour elles.

— Arthur, vous êtes fou, — me dit ma tante.